Le dilemme éthique de la résurrection numérique par l’IA

Une récente étude menée par le Centre Leverhulme pour l’avenir de l’intelligence à l’Université de Cambridge soulève des inquiétudes quant aux impacts psychologiques de la simulation d’individus décédés grâce à l’intelligence artificielle. La recherche, présentée dans la revue Philosophy and Technology, met en évidence la nécessité de protocoles protecteurs pour préserver les proches des rencontres numériques avec les défunts auxquelles ils n’ont pas consenti.

Les auteurs de l’étude ont souligné la complexité du deuil, un processus profondément personnel pouvant être perturbé par les résurrections numériques. Ces recréations, appelées « deadbots, » soulèvent d’importants défis éthiques, nécessitant une réflexion sur les droits et le consentement à la fois des individus recréés numériquement et de ceux qui interagissent avec eux. Cette technologie peut entraîner un traumatisme pour les personnes en deuil et même être exploitée par des criminels.

L’étude exhorte à prendre des mesures rapides pour mettre en place des mesures de sécurité, éliminer les deadbots non sollicités et accroître la transparence dans l’utilisation de cette technologie. Les avancées en intelligence artificielle permettent désormais à presque toute personne ayant accès à Internet de recréer numériquement un être cher perdu, ce qui peut entraîner des communications numériques non désirées et même des escroqueries de la part de cybercriminels se faisant passer pour des proches pour extorquer de l’argent ou des informations sensibles.

Des cas réels ont déjà démontré l’utilisation de cette technologie et les préoccupations qui y sont associées. Par exemple, l’interaction de Joshua Barbeau avec sa défunte fiancée à travers Project December a mis en lumière les limites éthiques et émotionnelles des résurrections numériques.

L’étude de Cambridge souligne que la mort, un sujet sensible, doit être abordée avec prudence dans tous les domaines. Les innovations en intelligence artificielle qui répliquent les défunts doivent être abordées avec le plus grand soin pour respecter la dignité et le consentement de toutes les parties impliquées. De plus, les experts soulignent la nécessité de définitions claires et de réglementations pour ce type de technologie, notant qu’actuellement, les utilisateurs sont laissés vulnérables sans lois ou directives spécifiques.

Les entreprises technologiques et les développeurs d’IA ont la responsabilité de respecter des codes éthiques solides lors de la création d’applications aussi sensibles. Les spécialistes encouragent un large débat public sur l’utilisation de cette technologie pour naviguer dans les complexités légales et émotionnelles qu’elle présente.

The source of the article is from the blog toumai.es

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